S-75 Dvina
S-75 Dvina (OTAN: « SA-2 Guideline ») | |
Système S-75 : Missile V-750 avec son lanceur camouflé | |
Présentation | |
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Type de missile | Système Surface-Air moyenne portée |
Constructeur | Lavotchkine[1] |
Statut | En service (depuis 1957) |
Caractéristiques | |
Nombre d'étages | 2 |
Ergols | Acide nitrique Kérosène[1] |
Masse au lancement | 2 200 kg[1] |
Longueur | 10,6 m |
Diamètre | 70 cm[1] |
Vitesse | Mach 3,5[1] |
Portée | 40 000 m[1] |
Altitude de croisière | 25 000 m |
Charge utile | 195 kg[1] Fragmentation - HE |
Guidage | Téléguidage radar[1] |
Précision | 75 m[1] |
Détonation | Proximité ou contact |
Plateforme de lancement | Lanceur monorail non mobile[1] |
Autres versions | S-75 Dvina S-75M-2 Volkhov-M S-75 Desna S-75M Volkhov S-75M Volga |
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Le S-75 Dvina (terminologie OTAN : SA-2 Guideline) est l’un des premiers systèmes de missile sol-air guidé par radar mis en service par l’Union soviétique.
Volant à Mach 3,5, affichant 40 km de portée, armé d’une charge explosive de 130 kg, le missile V-750 (désignation concepteur : Lavotchkine La-207) est associé au radar de tir Fan Song et au radar d’alerte Spoon Rest. Très rapidement, ce système prouve son efficacité et les victoires du S-75 se multiplient.
Une batterie se compose en principe d’un radar au centre et de six rampes de lancement en cercle autour de celui-ci.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le S-75 a abattu de très nombreux modèles d’avions de combat occidentaux depuis son introduction en service actif.
La première utilisation et victoire au combat d'un missile surface-air a lieu lorsqu'un avion de reconnaissance RB-57 Canberra de la force aérienne de la République de Chine se fait abattre le par une salve de trois S-75 Dvina (terminologie OTAN : SA-2 Guideline) de l'armée populaire de libération[2].
Le , un avion de renseignement américain Lockheed U-2 est détruit par ce missile lors d’une mission de reconnaissance au-dessus de l’URSS. Le , un U-2 taïwanais est à son tour abattu près de Nankin en République populaire de Chine ; au total quatre avions furent abattus. Le , un autre U-2 en est victime lors d’un vol au-dessus de Cuba, précisément pendant la crise des missiles qui surgit entre les États-Unis et l’Union soviétique. Un peu plus tard, ce fut au Viêt Nam qu'un appareil fut abattu par un missile de ce type.
L’Inde l’utilisa pour la première fois en 1965 contre les F-86 et Hunter pakistanais, mais ne réussit à abattre qu’un seul avion.
Fourni au Nord-Viêt Nam, il fut déployé en batteries concentriques tout d’abord autour des sites stratégiques comme les ponts, les barrages et les usines. Il mit de très nombreux coups au but contre les avions de frappe F-105 basés en Thaïlande, et ensuite contre des bombardiers B-52, trop lents et lourd pour les esquiver. Initialement assez précis contre les avions américains, le SA-2 vit son efficacité diminuée par les contre-mesures électroniques américaines. En , le faible inventaire de missiles restants au Viêt Nam-Nord n’eut qu’un faible taux de succès de 2 % contre les B-52. Pour leurrer le missile, des avions furent spécialement équipés avec des émetteurs de leurres et de signaux de brouillage afin de tromper les radars Fan Song de ces S-75. Ces avions étaient accompagnés de chasseurs-bombardiers F-4 Wild Weasel équipés d’armes antiradar comme le missile Shrike qui pouvaient neutraliser les radars de missile. Un S-75 ne peut pas être lancé sans son radar. De plus, des avions d’attaque au sol volant plus bas que l’enveloppe de détection du radar Fan Song, pouvaient attaquer les sites de S-75 avec succès.
L’autre théâtre d’opération important sur lequel le S-75 fut utilisé intensivement fut au Moyen-Orient, mais avec moins de succès qu’au Viêt Nam. Lancés contre l’aviation israélienne, les S-75 égyptiens trouvèrent en face d’eux des avions plus rapides et de plus petites dimensions et, surtout, volant à faible altitude - cas de figure auxquels les équipiers égyptiens n’étaient pas préparés. Durant la guerre des Six Jours (1967) lorsque l’armée israélienne mit la main sur quelques batteries de S-75, on apprit que les Soviétiques avaient donné au missile son appellation de V750. La facilité avec laquelle les Israéliens évitèrent les S-75 tirés contre eux durant les six jours les a conduit cependant, à sous-estimer dans les années qui suivirent l’ensemble des missiles sol-air de construction russe : une erreur d’appréciation qui allait leur coûter cher face aux SA-6 égyptiens durant la guerre d’octobre (1973). En 1993 a lieu la dernière victoire actuelle de cette arme lorsqu'un Su-27 de l'armée de l'air russe est abattu lors de la guerre d'Abkhazie.
Grâce aux enseignements tirés de son utilisation au combat, le S-75 a subi au cours de sa carrière de nombreuses modifications : outre son ogive et ses radars qui lui sont associés, ses dispositifs anti contre-mesures ont été largement perfectionnés au fil des années. Vendu à la plupart des pays du bloc soviétique, ainsi qu’à la Chine, l’Albanie et l’Égypte, le Guideline n’équipe plus cependant les unités antiaériennes de l’armée russe.
Opérateurs
[modifier | modifier le code]Actuels
[modifier | modifier le code]- Arménie – 79 lanceurs
- Azerbaïdjan – 25
- Bulgarie – 18
- Chine - premier bataillon opérationnel le 20 septembre 1959[3]
- Cuba
- Égypte – 240 (variante Tayer el-Sabah)
- Éthiopie – monté sur tracteur-érecteur-lanceur sur châssis de T-55[4]
- Iran – 300 lanceurs , avec variante HQ-2J et locale Sayyad-1/1A & 2[5].
- Kirghizistan
- Libye[6]
- Free Libyan Air Force
- Mongolie
- Birmanie – Entre 48 et 250 en 2008
- Corée du Nord – Plus de 270
- Pakistan – Version HQ-2B en service au sein de la Pakistan Air Force[7],[8].
- Roumanie
- Soudan – 700
- Syrie – 275
- Tadjikistan
- Viêt Nam – 280
- Yémen
- Zimbabwe
Anciens
[modifier | modifier le code]- Afghanistan
- Algérie
- Albanie – 84 lanceurs
- Tchécoslovaquie – 23 lanceurs
- Allemagne de l'Est
- Géorgie
- Hongrie
- Indonésie
- Inde
- Iraq
- Moldavie – 3 lanceurs
- Pologne
- Russie
- La plupart des systèmes S-75 ont été retirés du service actif durant les années 1991–1996. Les missiles seront utilisés comme cible. RM-75V/MV Armavir, Sinitsa-1/6(SAM S-75M, missile 20DSU), Sinitsa-23/Korshun (lanceur S-75M3, missile 5YA23), (toujours en service en 2011)
- Somalie – non opérationnel
- Union soviétique
- Yougoslavie
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Fiche du S-75 sur le site CESANE », sur cesane.artillerie.asso.fr (consulté le ).
- Krzysztof Dabrowski, « The First SAM Kill », sur ACIG, (consulté le ).
- (en) « How a Chinese SA-2 shot down a Taiwanese RB-57D and scored the first ever SAM-Kill », sur The Aviation Geek Club, (consulté le ).
- (en) Jeremy Binnie, « Ethiopia turns S-75 SAMs into self-propelled systems », sur IHS Jane's 360, IHS Jane's (consulté le ).
- http://presstv.com/detail/175098.html
- (en) « The Libyan SAM Network », (consulté le ).
- (en) Viney Kapila, The Indian Air Force, a Balanced Strategic and Tactical Application, Prabhat Prakashan, , 147 p. (ISBN 978-81-87100-99-7).
- (en) Steven Zaloga, Red SAM : The SA-2 Guideline Anti-Aircraft Missile, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-84603-062-8), p. 40.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « 100 armes qui ont fait l'histoire », Guerre et Histoire, no hors série n°1, , p. 60-71 (ISSN 2115-967X).